Les conséquences psychologiques d’événements traumatisants ont fait l’objet depuis la fin du XXème siècle de très nombreux travaux qui ont considérablement modifié la conception de leur présentation clinique et de leur abord thérapeutique. Suite à la description des troubles présentés par un nombre important de soldats vétérans de la guerre du Vietnam, les classifications actuelles définissent deux entités distinctes, le stress aigu correspondant aux conséquences immédiates de la confrontation à un événement traumatique majeur, et le trouble de stress post-traumatique, pathologie chronique et invalidante qui peut chez certains patients succéder à ce stress aigu et en pérenniser les symptômes. Ces troubles n’étant malheureusement pas limités à l’adulte , l’équipe du SMR Pédiatrique d’Antrenas et son directeur Mr Nogaret, souvent confrontés à ces problématiques, avaient invité deux pédopsychiatres du CHU de Montpellier à animer sur ce thème une soirée de conférence puis une journée entière de formation, manifestations auxquelles se sont joints un nombre important d’autres professionnels de l’A2LFS et du Clos du Nid concernés par la prise en charge d’enfants et d’adolescents . Le nombre record de participants à ces deux manifestations ( Une soixantaine pour la conférence et une trentaine pour la formation ) suffit à témoigner de l’intérêt suscité par le sujet proposé , intérêt largement amplifié par la qualité scientifique et pédagogique du duo des spécialistes invitées.
Dans son exposé concernant la définition et les aspects cliniques des pathologies post-traumatiques le Docteur Hala KERBAGE, responsable de l’unité de prévention, d’évaluation et de soin du psychotraumatisme du CHU de Montpellier et autrice d’un livre récent consacré à “l’enfant face au traumatisme”, a su clairement exposer les conceptions nouvelles concernant ces pathologies en illustrant son propos du témoignage émouvant des situations qu’elle avait pu vivre au Liban dans le cadre de ses missions humanitaires. Le Docteur Hélène DENIS, responsable de l’unité de prise en charge de l’unité de troubles anxieux, (Dont on sait qu’ils sont très souvent associés aux pathologies post-traumatiques) , spécialiste reconnue des thérapies comportementales et cognitives de l’enfant et autrice de plusieurs ouvrages faisant autorité dans ce domaine , devait décrire de manière très vivante et concrète les principes thérapeutiques nécessaires à la mise en oeuvre des différents moyens de prise en charge de ces troubles validés par les recherches cliniques de ces dernières années.
Des informations très complètes apportées par nos deux intervenantes sur ces problèmes trois notions très importantes méritent d’être soulignées. La première est que malgré la fréquence de l’exposition d’enfants ou d’adolescents à des situations traumatisantes susceptibles d’entrainer des réactions émotionnelles passagères ( Jusqu’à 70 % dans certaines études ) seule une minorité d’entre eux développera des symptômes invalidants caractérisés de manière spécifique par la survenue involontaire et répétitive de souvenirs angoissants ( intrusions de pensée, flash-backs, cauchemars, … ), épisodes au cours desquels la personne va revivre de manière très intense les évènements dont elle a été la victime ou le témoin comme si ces derniers se reproduisaient de nouveau.