#Htag : Episode 13

Un nouvel épisode de l’émission Htag# a été diffusé sur les ondes de 48FM, mettant en lumière un projet aussi passionnant qu’engagé : l’atelier apiculture de l’ESAT du Clos du Nid. Une initiative originale qui allie inclusion, respect de l’environnement et production locale de miel.

Parmi les invités, nous avons retrouvé Henri Clément, porte-parole de l’Union nationale de l’apiculture française (UNAF), Damien Berthoulat, moniteur éducateur sur l’atelier, ainsi que Sébastien Dell’osa et Aurélien Dauchez, travailleurs engagés dans cette aventure apicole.

Une naissance réfléchie et un développement progressif

L’atelier apiculture est né d’un besoin concret : celui de Bien Manger, qui peinait à se fournir en miel de qualité pour la commercialisation. Ce besoin a suscité un rapprochement avec le Clos du Nid, aboutissant à une collaboration avec Henri Clément. Ensemble, ils ont bâti un projet « pragmatique et prudent », adapté aux réalités du terrain et aux capacités des travailleurs de l’ESAT.

Parti de 10 ruches en 2016, le projet a grandi progressivement, atteignant 30 ruches la deuxième année, puis plus de 150 aujourd’hui

Un atelier inclusif et formateur

Pour Damien Berthoulat, l’atelier apiculture répond à plusieurs objectifs :

  • Diversifier les activités de l’ESAT,
  • Offrir une opportunité de travail en plein air, au plus près de la nature,
  • Favoriser une activité valorisante et technique.

Toutefois, certains prérequis sont nécessaires pour intégrer l’atelier : ne pas avoir d’allergie aux piqûres, posséder une condition physique suffisante pour porter des charges lourdes et évoluer sur des terrains parfois difficiles.

Sébastien Dell’osa, précédemment en charge du débitage de bois au sein de l’ESAT Colagne Pôle bois, a tout de suite saisi l’opportunité de rejoindre l’atelier, fort de son CAP Espaces verts et CAP Maraîcher. Il décrit un travail riche et varié : « On équipe les ruches, on rassemble les essaims, on surveille les populations d’abeilles ». Aujourd’hui, il est à l’aise au point de travailler sans gants, appréciant le contact direct avec les abeilles.

Pour Aurélien Dauchez, l’apiculture est une passion de longue date. Titulaire d’un BTS Gestion et protection de la nature, il a d’abord réalisé deux stages avant d’être recruté à l’été 2024. Il insiste sur l’aspect pédagogique du milieu protégé, qui permet aux travailleurs d’apprendre à leur rythme.

Une formation continue et des enjeux techniques

L’apiculture est un métier exigeant qui nécessite une formation régulière. Sébastien Dell’osa a suivi une formation au CFPPA pour l’élevage des reines, une compétence cruciale pour améliorer la qualité des colonies et limiter les pertes. Grâce au compte formation, les travailleurs en situation de handicap bénéficient des mêmes opportunités de formation que les autres professionnels.

Henri Clément souligne les défis rencontrés par les apiculteurs aujourd’hui. Alors que les pertes étaient de 2 à 5% il y a quelques années, elles atteignent aujourd’hui jusqu’à 20%, en raison du changement climatique, du frelon asiatique, du varroa et des pesticides, sur ce dernier point, heureusement, la Lozère reste relativement préservée.

L’atelier gaufrage de cire : une activité complémentaire

Dans une démarche de diversification, l’ESAT a également mis en place un atelier de gaufrage de cire, afin d’offrir toujours plus d’opportunités aux résidents tout en répondant à un besoin du territoire. Une enquête réalisée par l’UNAF avait révélé un manque de qualité et de traçabilité des cires sur le marché. Pour pallier cette situation, le Clos du Nid a développé cet atelier où les apiculteurs locaux apportent leur propre cire pour la transformer en feuilles gaufrées, avec une traçabilité totale. Chaque apiculteur récupère ses propres feuilles gaufrées, un service qui rencontre un grand succès, y compris auprès de clients venant d’autres départements.

Cet atelier produit 2 tonnes de cire gaufrée par an, soit 18 000 feuilles, et permet d’occuper les résidents pendant l’hiver. De plus, un atelier de conditionnement du miel a été mis en place, permettant aux travailleurs de l’ESAT de mettre en pot le miel pour Bien Manger.com. Cette activité de prestation de service assure une occupation à plein temps aux travailleurs handicapés de l’atelier apiculture.

L’atelier en chiffres

Créé en 2016 par l’ESAT de la Colagne, l’atelier apiculture répond à plusieurs besoins :

  • Soutenir la production apicole locale en Lozère,
  • Proposer une activité valorisante aux travailleurs de l’ESAT.

L’atelier apiculture c’est :

  • 150 ruches en Lozère, avec une miellerie basée à l’ESAT Bouldoire
  • 3 tonnes de miel produites par an (variable selon les années)
  • 2 tonnes de cire gaufrée soit 18 000 feuilles gaufrées

Une diversification gourmande

Le Clos du Nid va encore plus loin en transformant le miel en délicieuses confiseries ! Sébastien nous confie : « L’atelier confiserie ‘damaselles’ produit un nougat excellent, vendu à la boutique Le Nid des Délices à Chirac. »

Et l’ambition ne s’arrête pas là ! Henri Clément propose de présenter ce nougat au prochain Concours des Miels de France et d’explorer de nouveaux produits dérivés autour du miel. Une catégorie « produits découvertes » sera même ouverte l’an prochain. Un nouveau challenge à venir pour l’Association, qui adore relever les défis ! 💪🐝

Avec six résidents permanents déjà engagés dans l’atelier et un septième bientôt intégré, l’aventure apicole du Clos du Nid ne cesse d’évoluer.Un bel exemple de projet inclusif, durable et formateur, qui allie insertion professionnelle et  passion pour la nature.

Aller au contenu principal