La vie affective et sexuelle des personnes en situation de handicap peut se définir comme l’ensemble des dimensions émotionnelles, relationnelles, et sexuelles qui participent à leur épanouissement personnel et à leurs interactions avec les autres. Cela inclut :

• Les relations interpersonnelles : développer des liens affectifs et sociaux enrichissants.
• L’expression des désirs et des émotions : permettre aux personnes de vivre leur sexualité et leurs émotions de manière respectueuse et autonome.
• Le respect de l’intimité et du consentement : garantir un cadre de protection tout en reconnaissant leur droit à l’autodétermination.
• L’accès à l’information et à l’éducation sexuelle : offrir des outils adaptés pour comprendre et vivre leur sexualité de manière saine et sécurisée.

Il s’agit de reconnaître et de soutenir les personnes dans leur droit à aimer, à être aimées, et à vivre leur sexualité sans discrimination ni préjugés, tout en veillant à leur sécurité et à leur bien-être.

Les lois du 2 janvier 2002 et du 11 février 2005 ont apporté des avancées significatives. La loi de 2002, en rénovant l’action sociale et médico-sociale, a instauré une approche centrée sur les besoins et les aspirations des personnes accompagnées. Elle reconnaît l’importance de leur autodétermination, y compris en matière de vie affective et sexuelle. La loi de 2005, quant à elle, met l’accent sur l’égalité des droits et des chances, en intégrant la lutte contre les discriminations et en favorisant l’accessibilité des services, y compris dans le domaine de la santé sexuelle. Par ailleurs, la parentalité des personnes en situation de handicap est explicitement reconnue.

Le cadre légal français rappelle aussi l’importance du consentement et de la protection contre les abus.

L’épanouissement affectif et sexuel des personnes en situation de handicap requiert un accompagnement adapté. Les établissements jouent un rôle crucial en proposant des interventions éducatives, psychologiques et sociales. Parmi les outils souvent mobilisés, on retrouve :

• Les actions de sensibilisation et d’éducation à la sexualité : ces actions consistent à fournir des informations claires et accessibles sur le corps, les relations affectives, les différents types de sexualité et la prévention des risques. Elles prennent souvent la forme d’ateliers thématiques ou de sensibilisation, animés par des professionnels formés. Ces interventions visent à renforcer les compétences sociales et relationnelles des personnes accompagnées, tout en les aidant à identifier les comportements à risque et à respecter leur propre consentement et celui des autres.

• Les formations des professionnels : afin de garantir un accompagnement bienveillant et respectueux, les professionnels reçoivent des formations spécifiques sur les enjeux de la vie affective et sexuelle des personnes en situation de handicap. Ces formations incluent des éclairages juridiques, des notions de psychologie, ainsi que des outils pédagogiques pour favoriser le dialogue avec les personnes accompagnées. Elles insistent également sur l’importance de ne pas projeter de jugements ou de préjugés.

• Les espaces d’écoute et d’échange : ces espaces, souvent animés par des psychologues et des éducateurs, permettent aux personnes accompagnées de poser leurs questions et d’exprimer leurs désirs et leurs inquiétudes dans un cadre confidentiel. Ces moments d’échange peuvent aussi être proposés aux parents pour favorisent une meilleure acceptation et désamorcer des incompréhensions entourant la sexualité de leur proche.

Depuis sa création, l’Association Le Clos du Nid place l’épanouissement global des personnes accompagnées au cœur de son projet. Consciente des défis liés à la vie affective et sexuelle des personnes en situation de handicap, elle a développé de nombreuses initiatives :

• Les Projets personnalisés d’accompagnement intègrent cette dimension Chaque résident bénéficie d’un projet d’accompagnement personnalisé, construit en collaboration avec lui afin de prendre en compte ses aspirations, ses besoins et ses souhaits, il peut contenir aussi des éléments en ce qui concerne sa vie affective et sexuelle. Ces projets s’inscrivent dans une approche globale du bien-être et de la dignité de la personne, des évaluations régulières, et une adaptation continue est possible en fonction des évolutions de la situation de chacun. L’objectif est de garantir un accompagnement qui valorise l’autonomie et l’expression des désirs individuels, y compris en matière de sexualité ou de parentalité.

• Les établissements intègrent des aménagements pour répondre aux besoins des résidents en couple.
  Les établissements peuvent proposer des chambres adaptées pour les couples ou des studios conçus pour préserver leur intimité et leur autonomie. Un accompagnement personnalisé est proposé aux couples qui souhaitent vivre en appartement en ville, afin de favoriser leur vie en commun mais aussi leur insertion dans la vie locale. Il s’agit de répondre aux aspirations des résidents en matière de vie affective, tout en les sensibilisant au respect mutuel, à la gestion des relations dans un environnement partagé, à l’épanouissement personnel au sein de leur couple ..

• Des outils viennent en support pour promouvoir la santé sexuelle
  Des structures spécialisées dans la vie affective et sexuelle des personnes en situation de handicap sont sollicitées. Ces collaborations permettent la mise en place d’ateliers et de séances de travail sur des thématiques essentielles telles que la découverte du corps, la prévention des risques, la gestion des émotions… Parmi les outils utilisés, Handy-love, applique les principes du théâtre forum pour aborder l’intime et l’affectif.
  > En avoir plus sur Handi-love

• Un dispositif spécifique vient en soutien au parcours parental
  Un dispositif de soutien à la parentalité a été créé pour accompagner les personnes en situation de handicap qui émettent le désir de devenir parents, et faciliter l’exercice de leurs rôles et responsabilités parentales. L’objectif est de fournir un soutien global, favorisant l’autonomie et le bien-être des parents, tout en garantissant un environnement sécurisé et épanouissant pour les enfants.
  > Pour en savoir plus

• Des partenariats sont essentiels et complémentaires
  Sur le sujet notamment de la parentalité, une coordination est nécessaire avec les structures de droit commun telles que l’ASE, le juge pour enfants, la PMI … et d’autres acteurs du secteur, pour accompagner les couples dans leur parcours parental. Ces partenariats permettent d’assurer un suivi cohérent, un accompagnement global et adaptée, afin de soutenir à la fois les parents et les enfants.

Sur la région Occitanie, un centre ressources INTIMAGIR regroupe différents acteurs qui peuvent intervenir sur ces questions de vie affective et sexuelle.